(22/07/2020, 10:20:39)starlud a écrit : Par contre quand tu dis "on joue sur la composante temps en ouvert/fermé", on parle bien d'un régulateur MLI/PWM ?? On est pas sur un système à hystérésis ??
Oui l'action sur la vanne tout ou rien se fait habituellement en PWM, ce qui permet de réintégrer de la proportionnalité dans la boucle de régulation. T'imagine sinon, avec l'inertie, ce serait un carnage !
Ça me fait penser à un truc : as-tu essayé de parcoucir le mode d'emploi d'un thermostat KNX ? La doc de ceux que je possède est très détaillée sur tout ça.
Là, j'en ai trouvé un pas mal (61 pages, mais il est en anglais. Regarder notamment à partir de la page 30). Si quelqu'un voit un équivalent en français, j'espérais qu'un modèle Jung soit traduit, mais non...
(22/07/2020, 10:20:39)starlud a écrit : Du coup je me demande si cela ne vaut pas le coup d'avoir les vannes TOR sur les collecteurs de départ pour ouvrir/fermer les boucles et réguler le chauffage dans une pièce. Et avoir des EMO sur les retours pour réguler les débits et du coup avoir notre équilibrage automatique...
J'ai l'impression que notre terminologie ne facilite pas les choses, mais dans tous les cas (TOR ou proportionnel), tu as besoin d'un organe hydraulique que j'ai pris le parti d'appeler « corps de robinet thermostatique ». Le terme est sans doute mal choisi car on peut l'utiliser pour autre chose qu'un robinet thermostatique. Mais il n'empêche que pour la plupart des gens, ça sert à supporter une tête thermostatique.
En fait, c'est juste un corps de robinet, sans organe de commande. Enfin, si… : l'organe de commande c'est la petite bitouille qui dépasse et qui laisse le robinet totalement ouvert lorsqu'on n'appuie pas dessus et qui le ferme progressivement au fur et à mesure qu'on appuie dessus (i.e. augmentation de la perte de charge), jusqu'à fermeture complète.
Sur ce corps de robinet, on monte un dispositif purement électromécanique qui a pour fonction d'appuyer plus ou moins sur la bitouille. Je laisse de côté le cas où le dispositif en question est une tête thermostatique (plus ou moins sophistiquée) et me concentre sur une situation en environnement KNX pour laquelle il y a en gros deux possibilités :
- soit le dispositif agit en tout ou rien (i.e. il appuie complètement ou pas du tout), et c'est donc un actionneur tout ou rien, pas cher, alimenté en 24 V ou en 230 V (ou autre), mais pas directement connecté au KNX. Il en existe des normalement ouvert ou des normalement fermés et, il faut les alimenter pour les mettre dans la position active (fermée pour les premiers, ouverte pour les seconds). Il faut d'ailleurs maintenir l'alimentation pour maintenir la position active, ce qui peut représenter une puissance non négligeable (même si le fabricants semblent s'en soucier avec les modèles les plus récents). Ces actionneurs non KNX doivent être commandés par un participant KNX qui peut être un simple module de sortie à contact sec, ou un module plus prévu pour ça (qui aura un soft plus adapté notamment en générant le PWM, ou des fonctions comme le dégommage régulier).
- soit on peut contrôler précisément l'enfoncement de la bitouille ( ça devient limite mon histoire) et c'est un actionneur proportionnel, ou EMO pour les anciens. Il s'agit alors d'un motoréducteur qui ne consomme que lorsqu'il se déplace ; il se commande et s'alimente directement par le bus KNX. Sa course est auto-calibrée à la mise en service et de temps en temps (nota : il existe d'autres modèles non-KNX, mais leur positionnement précis exige forcément une interface autre que alimenté / pas alimenté)
Dans les deux cas, il faut un corps de robinet et dans les deux cas, on peut remplacer un corps de robinet classique par un corps de robinet du XXIᵉ siècle à équilibrage automatique (i.e contrôle du débit).
(22/07/2020, 10:20:39)starlud a écrit : Pour réguler les débits, soit un indicateur de débits comme ce qu'on parlé juste avant, ou bien (peut être plus simple), une sonde de température sur chacun des retours et on régule le débit en fonction de la différence de température entrée/sortie...
Ouh-là, tu ouvres de nouvelles voies, là ! Mais je crois que tu vas encore te compliquer car tout est lié... Certes, à
température d'entrée de l'eau dans la dalle donnée, la puissance transférée de l'eau à la dalle dépend du débit : dit simplement, si l'eau va trop vite, elle n'aura pas le temps de transférer ses calories au béton et ressortira encore (trop) chaude. Mais à l'inverse, si l'eau « va plus vite », ça veut dire que le débit est plus élevé et que donc l'eau apporte avec elle plus de puissance. Ça se met certainement en équation, mais ça doit être bien compliqué car il faut tenir compte de la température du béton (qui n'est forcément pas constante dans la dalle), de la température d'entrée de l'eau (qui n'est pas forcément celle produite en aval de ta vanne 3 voie), etc. Bon courage.
En plus tu ne sais pas de combien de puissance tu as besoin à un instant t, notamment à cause de l'inertie de la dalle (et du reste) qui fait que la puissance que tu injectes dans ta dalle n'a d'effet que plusieurs heures plus tard.
Moralité, vouloir réguler en
calculant en permanence un débit cible me semble voué à l'échec.
Une nouvelle fois, on n'a jamais parlé de contrôler finement la valeur du débit pour contrôler la puissance délivrée, mais simplement pour équilibrer l'installation et s'assurer que chaque boucle reçoit bien de l'eau. Le reste, ça se régule par une boucle PI paramétrée par de tous petits-petits-petits ajustements et beaucoup de temps d'attente avant d'en voir l'effet. D'ailleurs c'est pas pour rien qu'il n'y a pas de D (terme dérivé dans les régulation de thermique de bâtiment) : ça évolue beaucoup trop lentement, on n'est pas en train de commander une fraiseuse 5 axes !